mardi 23 février 2010

Nuit sous tente à 1530 m

Au programme du week-end dernier : randonnée raquettes en compagnie d' un ami avec, en prime, la perspective de passer une nuit dehors en montagne.

Comme je pense que l'objet d'un blog doit proposer quelque chose d'utile à l'internaute de passage, je ne vais que vous conter brièvement notre itinéraire et je proposerai ensuite, à toutes fins utiles, quelques conseils pour préparer sérieusement une nuit dans la neige.

L'itinéraire, en bref. (carte IGN 3429 ET)
Samedi 20 février, nous partîmes - chargés comme des baudets - à l'assaut des chalets de Pététoz, situés à 1533 mètres d'altitude. Après une montée en forêt et une partie hors sentier éprouvante, nous atteignîmes notre but : un splendide petit plateau venant buter contre une chaîne de pics culminant à 2242 m.
Et, sur cette étendue noyée sous la neige, 4 petits chalets (fermés en hiver) essaimés au gré de la main de l'Homme.

Après avoir préparé notre campement (cf. ci-dessous), nous repartons - sans sac à dos cette fois - randonner une petite heure, à l'assaut de la pointe du Jorat. Nous découvrons une poudreuse immaculée très agréable à parcourir, qui fera notre joie lorsque nous descendrons en coupant les grandes étendues blanches pour replonger sur les chalets.

Le lendemain, après une nuit ... fraîche, nous repartons à la recherche du lac de Pététoz que nous eûmes du mal à atteindre pour rallier finalement notre point de départ.
Heureux et quelque peu fourbus !

Quelques conseils pour passer une nuit dans la neige
Une nuit à une telle altitude, même avec tente, se prépare à l'avance si on ne veut pas voir la sortie prendre une tournure dramatique.

Il faut bien préparer l'endroit où l'on va dormir. Dans l'ordre :
  1. repérer un endroit stratégique : on cherche plutôt une concavité pour le cumul de neige, si on a une bâtisse à disposition chercher sa proximité (attention aux chutes de neige du toit !) pour avoir un flanc protégé du vent ;
  2. creuser une fosse parallélépipédique (en forme de rectangle, quoi) pour planter la tente au fond. En effet, sous climat tempéré, la température du sol est toujours d'à peu près de 0°C alors que la surface du manteau, par nuit d'hiver, pourra atteindre des températures bien plus basses, notamment s'il y a du vent. Le mieux est de se constituer une muraille de plusieurs dizaines de centimètres ; l'idéal est d'atteindre le sol lui-même ;


  3. Nous commençons à creuser vaillamment ...


    La fosse prend forme !

  4. tasser le fond de la fosse du mieux que l'on peut et disposer une ou deux couvertures de survie ;
  5. planter la tente dont le dessous viendra se poser sur les couvertures de survies préalablement mises. La monter ; (privilégier les tentes en forme de tunnel avec une chambre indépendante à l'intérieur)


  6. La tente est posée sur les couvertures de survies


    ça y est ! Notre hôtel est à disposition.

  7. disposer sur le sol de la chambre intérieure des couvertures de survie ;
  8. enfin, sur ces couvertures de survie, mettre le(s) tapis de sol et puis les sacs de couchage.
Et donc, pour tout cela, il faut un matériel bien précis :
  • une pelle (rétractable) pour la fosse
  • un petit marteau pour les sardines de la tente (si l'on vient à buter sur une couche de neige dure)
  • éventuellement un piolet


Pour la nuit proprement dite :
  1. prévoir des vêtements de rechange secs. L'humidité est le principal ami du froid de par la grande conductivité de l'eau. Ne pas hésiter à se changer sous la tente : haut, collant, chaussettes (voire slip / caleçon) secs !
  2. la plus grande perte de chaleur du corps se faisant par le crâne (30 % du volume sanguin y passe en permanence), c'est une zone à protéger en priorité (et pas seulement la nuit) : dormir avec un bonnet et/ou (tout dépend de votre frilosité) la capuche du sac de couchage ;
  3. tiens, parlons-en du sac de couchage : il doit non seulement être prévu pour aller à des températures négatives mais aussi adopter une forme dite "sarcophage" qui gardera la chaleur au plus près du corps du dormeur.
  4. dans la série l'humidité est le grand Satan à combattre, penser à amener du papier journal (ou des magazines) à mettre dans les chaussures pour la nuit. Sinon, gare aux lacets et aux semelles gelés le lendemain !
Enfin, afin de passer une bonne soirée, il faut aussi bien manger !
  • prévoir un réchaud (avec une cartouche qui a du gaz !) avec le briquet et les allumettes
  • un thermos et du thé à volonté
  • une soupe à boire (permet de se ré hydrater)
  • des lipides pour la nuit (fromage, pâté ...)
  • indispensable : la goutte de génépi avant de s'endormir !!

jeudi 11 février 2010

Les bons comptes font les bons amis

Tout écrivain en herbe venant de terminer son manuscrit - qu'il considère généralement comme le chef-d'oeuvre de la décennie - vient naturellement à se poser des questions concernant la future édition de son best-seller.

Et là, je dis : attention malheureux ! Tu ne sais pas où tu te fourvoies, toi le candide béat s'engageant dans le dédale pernicieux du monde de l'édition.

Voici un petit résumé qui pourrait bien servir à tout nouvel auteur qui se retrouverait par le plus pur des hasards sur ma page.

Or donc il existe deux types d'éditeur :
  1. les maisons d'éditions à compte d'auteur
    Ce sont des prestataires de service rémunérées par l'auteur. Elles acceptent donc (presque) tout type de manuscrit, répondent très rapidement, et vous propose un contrat dans lequel il vous faudra débourser, généralement, quelques milliers d'euro.

    Pour ma part, tel un béotien, j'envoyai mon manuscrit à de telles maisons d'éditions dans un premier temps. Je reçus une réponse une semaine plus tard (sic ), dans laquelle je lisais que toute "l'équipe était très motivée pour travailler à la parution de mon manuscrit" (aaaaaaaaaah, comme c'est bon pour l'ego !!)... moyennant la modique somme de 2 700 € (gloups !).

  2. les maisons d'éditions à compte d'éditeur
    Ce sont des entreprises ou associations qui acceptent de prendre un risque financier en éditant votre manuscrit. Aucune obligation financière n'est demandée à l'auteur. Les petites maisons d'édition peuvent néanmoins demander à ce que ce soit l'auteur qui réalise lui-même la maquette de son texte.
    Les grandes maisons d'éditions, comme Gallimard, Robert Laffont, XO éditions..., font partie de ce type de maisons d'éditions.
    Il y en a aussi de plus petites, comme ... Chloé des Lys ! (évidemment le fait que ce soit mon éditeur n'est qu'un hasard absolument fortuit)

jeudi 4 février 2010

Suburi

Allons donc, que dit-il ? Encore un mot abscons !
Bon, alors oui, je le reconnais, pour les profanes (et vous êtes grosso modo 60 millions moins 70 000) c'est un mot qui ne veut absolument rien dire.

C'est un mot japonais : vous êtes donc à moitié pardonné.

Les suburi, en aïkido (en tout cas pour l'école Iwama Ryu que je pratique), sont des exercices très importants : ce sont des mouvements exécutés seuls avec un bokken (sabre en bois) ou un jo (bâton de bois).

L'aïkido se compose de deux parties : des techniques à mains nues ("tai jutsu") et des techniques d'armes ("buki waza"). Et ce qui est extraordinaire, c'est que les suburi reproduisent les mêmes mouvements que l'on retrouve dans le tai jutsu.
Ce qui fait que je travaille mes techniques à mains nues lorsque je fais mes exercices, seul, aux armes. Magique, non ?

Voici, en exemple, les 20 suburi de jo, exécutés par le maître d'aïkido Morihiro SAITO.